Quand enfant on imaginait l’école de demain…

« Quand j’étais petit, je n’étais pas ce que l’on appelle un bon élève » m’a dit un jour un de mes amis. « Plus j’avançais en âge et plus je séchais les cours, ou dit plus joliment, je faisais l’école buissonnière » rajouta t-il en souriant.

C’était aussi mon cas et cette attitude était perçue comme problématique par mes parents et mes professeurs. Mais aucun d’eux ne s’est, il me semble, jamais vraiment posé la question de la cause réelle de mon rejet de l’école.

Mais dans un système où la conformité est valorisée, où la créativité est jugée négativement, stigmatisée comme un comportement à corriger plutôt que comprise comme l’expression d’une volonté légitime différente, il parait difficile de faire évoluer la société comme cela doit être naturellement le cas.

Dans mon esprit, et comme beaucoup d’autre, je percevais déjà intuitivement ce que beaucoup d’adultes commencent seulement à réaliser aujourd’hui : l’aspect déshumanisant d’un enseignement déconnecté de l’essentiel, vide de sens et abrutissant.

Cette sensibilité, que d’autres ont eu à cette même époque permet de ressentir la différence entre un enseignement vivant, agréable et moderne face à une transmission des savoirs obsolète et inefficace.

Pendant que les autres enfants apprenaient à mémoriser des formules sans en comprendre le sens, je cherchais toujours l’utilité de ce que l’on essayait de m’enfoncer de force dans le crâne. Ne voyant pas la raison de retenir ce que l’on cherchait à m’apprendre, les informations avaient l’air de rebondir vers l’infinité du cosmos me laissant toujours plus pensif et confus. Qu’est-ce que j’aurais pu gagner comme temps si quelques réponses appropriées avaient été données à mes questionnements d’enfant…

Cette expérience personnelle de mon ami et de moi-même décrit parfaitement le chemin de tous ceux qui se sont sentis différents, voir inadaptés. Cela nous indique l’importance de créer un monde meilleur pour nos enfants et nos petits enfants, c’est à dire, mieux adapté.

Aujourd’hui, le constat est clair : notre système de transmission des savoirs est en échec.

Aujourd’hui et dans trop d’écoles, les mathématiques, les sciences, la littérature, aussi magnifiques que puissent être ces matières, sont souvent enseignées de manières rébarbatives et détruisent l’envie naturelle qu’ont les enfants à l’apprentissage brisant leurs désirs de curiosité comme le font les vagues sur les récifs d’Étretat.

Seuls quelques professeurs, encore un peu libres et passionnés par leur domaine de savoir parviennent à transmettre un petit quelque chose à leurs élèves et ce malgré un système agonisant qui recherche de plus en plus à les contraindre à l’encontre de toute forme de bon sens.

Cela soulève une question importante : aujourd’hui, quelle est la définition d’un élève modèle ? Est-ce vraiment une vertu d’apprendre par cœur une multitude d’informations dont nous ne comprenons rien ? Est-ce vraiment le plus important pour un être que d’avoir des bonnes notes uniquement par le fait d’une obéissance aveugle (être toujours bien à l’heure, faire et rendre ses devoirs même si l’on n’a rien compris, être sérieux à en pleurer de tristesse pour ne pas déranger les autres, etc.) ?

Si aujourd’hui la résistance à l’école, au collège et au lycée venant des élèves produit 80% d’échecs scolaires, et cela pourrait être pire si le niveau d’exigences n’avait pas été baissé, on peut conclure que ce système est en panne, que la machine à transmettre les savoirs est inopérante, inefficace et obsolète.

Dans une usine qui produit 80% d’échecs, l’industriel intelligent chercherait à adapter ou réparer sa machine, pas à traiter ses ouvriers de nuls.

Non, les enseignants ne sont pas nuls, ils sont juste face à des méthodes de transmission de savoir obsolètes imposées, dans un système dépassé face à une jeunesse qui a juste besoin que l’on ne casse pas sa créativité et qui ne veut plus apprendre de manière rébarbative et désagréable des savoirs dont ils ne comprennent pas l’utilité.

Aujourd’hui, les enfants d’hier que nous étions, sommes les parents et grands-parents des enfants qui rejettent ce système.

Mais initier une autre réalité et une autre société demande du courage, des efforts et des compétences. C’est ce qui a été fait par la création de l’école alternative de Préchac sur Adour. Cela est donc possible.

Toutefois, si l’on veut permettre aux familles d’accéder à ce type d’école en fonction d’une mentalité, d’un état d’esprit et d’une recherche de transformation sociétale qui apporte une plus-value à l’ensemble, il faut que les tarifs restent raisonnables et soient accessibles via une tarification en fonction des revenus. Ceci nous amène à devoir trouver systématiquement des fonds extérieurs supplémentaires. A ce propos, vous pouvez nous aider en faisant un don en cliquant ici (merci d’avance) et je précise qu’il n’y a que des mécènes, chaque euro comptant comme une pierre à l’édifice que nous élevons.

J’imaginais, quand j’étais enfant, une école respectueuse des élèves, une école à taille humaine, une école où l’on se sent bien. Une école où l’on apprend des choses utiles. « Tout ce que l’on apprend à l’école est utile », je l’ai compris en sortant de l’adolescence mais c’est la façon d’apprendre, l’environnement, la méthode de transmission des savoirs qui fera la différence.

Une école à taille humaine où la bienveillance (à ne surtout pas confondre avec le laxisme) est possible et permet d’apporter aux enfants des compétences pour affronter la vie avec succès.

Et vous, quand vous étiez enfant, vous auriez aimé quel type d’école ?

Merci de m’avoir lu, merci pour vos réponses, vos commentaires et vos partages. Surtout, prenez bien soin de vous et de vos enfants, la bienveillance est aussi quelque part par là !

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